le portrait des “gilets jaunes”

/ Alexis Sciard

C’est l’étincelle qui a mis le feu à la poudrière, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. On le dira comme on veut, mais début octobre 2018, la hausse annoncée des taxes sur les carburants a bel et bien réveillé une colère étouffée jusqu’alors et donné naissance à un mouvement inédit, celui des « gilets jaunes ».

Partout en France, ils sont des dizaines de milliers à descendre dans la rue dans l’espoir d’être entendus. Ils manifestent, bloquent ronds-points et routes. Aucun parti politique, aucun syndicat n’est à l’initiative, chacun vient avec ce qu’il a sur le coeur, avec ses revendications.

Difficile alors de brosser le portrait d’un tel mouvement, tant il rassemble de souffles différents. Néanmoins, tous se retrouvent autour d’un symbole : le gilet jaune fluo obligatoire dans chaque voiture. Et tous partagent un même sentiment : la volonté de dénoncer des politiques gouvernementales jugées injustes.

Très vite, la violence des affrontements entre les forces de l’ordre et les « gilets jaunes » a occupé le temps médiatique. Les pavés et coups de matraque qui pleuvent, les tirs de flash-ball et les voitures en feu, les pillages de grandes enseignes et les gaz lacrymogènes, voilà ce que l’on a vu, surtout.

Mais décidons de faire un pas en arrière, de prendre un peu de recul : on peut alors aussi y voir des hommes et de femmes, parisiens comme provinciaux, qui ont un ou deux mots à dire.